Le blog du NPA82

Le sommet des Nation Unies Rio+20 : un regard écosocialiste

(Photothèque Rouge/Esteban)

 

Les représentant des gouvernements du monde entier seront présents à la conférence Rio+20 sur le développement durable, en juin 2012. Que pouvons-nous attendre de ce soit-disant « sommet de la Terre », d'un point de vue social et écologiste ? Rien ! Ou, en étant charitable, très peu. Cela n'est pas seulement dû à l'étroitesse d'esprit, l'avidité, la corruption, l'ignorance, ou l'égoïsme de la plupart des gouvernements ni au poids des multinationales qui soutiennent le projet, mais cela renvoie à un facteur plus décisif : ces gouvernements représentent les intérêts d'un système social et économique, le capitalisme industriel contemporain, qui est fondamentalement contradictoire avec les objectifs déclarés de la conférence : l'éradication de la pauvreté et la protection de l'environnement. La soi-disant « économie verte » - proposition principale du projet initial des organisateurs - n'est rien d'autre qu'une version « greenwashée » d'une logique « businness as usual », une feuille de vigne verte censée dissimuler la nue réalité d'une économie capitaliste véritablement existante. Celle-ci ne peut fonctionner sans détruire l'environnement, développer des inégalités sociales monstrueuses, et provoquer à terme, à un rythme de plus en plus débridé, un désastre écologique sans précédent provoqué par le réchauffement global et les conséquences du chaos climatique.

En tant qu'écosocialistes, nous pensons que l'humanité a besoin d'alternatives radicales, des alternatives qui s'attaquent aux racines du mal, à savoir le paradigme capitaliste de civilisation. Nous avons besoin de nouveaux modes de vie, d'un nouveau modèle de civilisation, fondés sur des valeurs de solidarité et de respect envers « Mère Nature ». La seule « économie verte » possible est une économie qui supprimerait le capitalisme et la marchandisation de l'eau, des terres, de l'air, de la vie ; une économie où les moyens de production et de distribution seraient aux mains des peuples eux-mêmes, afin que ceux-ci puissent décider de ce qui doit être produit et consommé. Une économie basée sur l'énergie solaire – au lieu des énergies fossiles qui sont la source d'un désastre écologique- qui créerait des valeurs d'usage, des productions utiles et non pas des marchandises, et qui établirait des relations radicalement nouvelles avec notre environnement naturel.

Les germes d'un futur alternatif existent déjà dans les luttes contemporaines, dans les résistances des populations indigènes et des paysans face aux multinationales capitalistes de l'agrobusiness, dans la résistance des femmes en particulier qui sont les premières victimes des désastres écologiques, de l'Inde au Pérou, de l'Afrique du Sud au Brésil, et du Niger au Canada ; résistances aussi dans les manifestations massives pour la justice sociale et climatique, comme celles de Copenhague en 2009, Durban en 2011 et maintenant à Rio en 2012, et lors des contre-sommets comme le sommet des peuples de Rio. Nous, écosocialistes, avons beaucoup à apprendre de ces luttes et de ces débats, des multiples expériences et idées développées par ceux et celles qui résistent et qui s'opposent au système, et plus particulièrement des modes de vie qui dans de nombreuses communautés indigènes préservent des relations harmonieuses avec la nature. Nous partageons tous et toutes l'idée qu'un autre monde est possible, et que le combat pour un tel avenir commence ici et maintenant.

 

Pour le Réseau Ecosocialiste international (internationalecosocialistnetwork.org) :

 

Hugo Blanco, Leigh Brownhill , Klaus Engert, Ana Isla, Wahu Kaara, Joel Kovel, Michael Löwy, Salvatore Engel Di Mauro (Saed), Pritam Singh, Pedro Ivo Batista, Joâo Alfredo Telles Melo, Terisa Turner, Esther Vivas, Vania Caus, Gabriela Barbosa, Carlinhos, Temistocles Marcelos, Mariana Almeida, Adilson Vieira

 

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